A la MJC : exposition d'aquarelles et dessins

Samedi 14 septembre aura lieu à la MJC, place Salengro, une exposition d'aquarelles et dessins d'une jeune artiste, ancienne narbonnaise, qui effectue en quelque sorte un "retour aux sources" dans notre ville. Du surréalisme au rêve, il y a là de quoi charmer les amateurs d'art. L'exposition se tiendra à la MJC jusqu'au 20 septembre et la créatrice des dessins, Sylvette Bonmn, vous y accueillera.

A la M.J.C. : Du surréalisme au rêve

Du samedi 14 au 20 septembre une jeune artiste, Sylvette Bonnin, exposera ses aquarelles et dessins à la MJC, place Salengro. Notre créatrice a de solides attaches narbonnaises puisqu'elle est la fille de Magali David, bien connue dans notre ville pour ses actions en faveur de l'Environnement. Elle a, de plus, effectué une partie de ses études à la Cité Technique.

Ses aquarelles ? du rêve, surgissant d'un étang, d'un nuage : poésie suggérée, jamais imposée. C'est le paysage narbon-nais, avec ses contours changeants à fleur d’et.u, où l'onde, le ciel la terre se fondent.

Ses dessins ? Une incursion dans le fantastique, le surréa lisme, une expression d'un inconscient collectif avec ses fantasmes, ses espoirs.
Exposition à voir pour s'évader du quotidien.

LA NEF DES FOUS

Parmi les 500 artistes exposants du Mondial Arts Salon de Chateaublanc. une femme, taille menue, visage hâlé, qui n'aime guère parler de sa peinture.
"Si je peins, avoue-t-elle aux intimes, c'est pour ne pas parler." En fait, du langage, Sylvette Bonnin ne connaît que trop les impasses et les faux-fuyants, elle qui depuis vingt ans travaille en psychiatrie.
L'inconscient, c'est le corps, le souffle de l' âme aux abois, c’est la chair traversée de spasmes, c'est la couleur et le grain de la toile-peau, c'est l'inépuisable mouvance des formes. Dans la peinture de Sylvette Bonnin, il y a toujours trace de cette brèche, de ce manque autour duquel on se construit et que ses patients, "les fous", portent au front comme un stigmate. II suffirait de voir La chaise vide ou Les ailes du désir pour le comprendre.

Aujourd'hui et pour quatre jours, c'est La nef des fous qu'elle nous donne à revisiter. On n'est pas loin de Bosch, bien sûr, pas loin non plus du Bruegel, de La parabole des aveugles...une même dramatique urgence dans le mouvement, une même dérision dans le propos. Mais la plus grande audace, peut-être, du tableau de Bonnin, c'est qu'elle nous y a mis et qu'on s'y reconnaît... "Insensé qui croit que je ne suis pas toi !" disait Hugo.

La question insidieuse et lancinante qu'aujourd'hui encore le peintre, l'artiste , nous pose , est de savoir en définitive de quel abîme ou de quelle proximité l'"insensé" encore et toujours nous parle...

1993 -Mondial Arts Salon d'Avignon

Article sur le Mondial Arts Salon d'Avignon de 1993